Les anciens de Gagnon en deuil du maire René Coicou
Marie Kirouac-Poirier
Publié le 5 mars 2020
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
René Coicou, ancien maire de la ville aujourd’hui fermée de Gagnon, est mort lundi à l’âge de 84 ans. D'anciens résidents de la ville se souviennent d’un homme engagé et ouvert sur le monde.
Haïtien d'origine, M. Coicou est arrivé au Québec en 1957. Il a été le premier maire noir de la province, mais surtout, il a été le premier et le seul homme noir de Gagnon au début des années 1960, se remémore un ancien conseiller municipal, Marc Poulin.
« Gagnon ne souffrait pas de racisme. On avait une seule personne de couleur et on l’a élu maire de la Ville. C’est tout dire. »
— Une citation de Marc Poulin, ancien conseiller municipal
L’homme du peuple
René Coicou est arrivé à Gagnon en 1962 pour travailler à la mine.
Marc Poulin se souvient de son ancien collègue comme d’un homme qui ne faisait pas de distinction entre les hommes de tous horizons. "René était l’homme du peuple. Que ce soit le surintendant ou le journalier, M. Coicou ne voyait aucune différence et les titres importaient peu", raconte l’ancien conseiller.
René Coicou.
Un homme engagé
Le maire Coicou a toujours été très engagé dans sa communauté indique un autre collègue à la municipalité, Gilles Blackburn.
"C’était un gars qui s’impliquait dans tout. Il était Chevalier de Colomb. Il était dans le Club Optimiste. Il était dans les Mooses. Il était dans toutes les organisations, René. C’est un gars qui pouvait aussi bien venir prendre une bière avec moi, et le soir, aller travailler à l'hôtel de ville", relate M. Blackburn qui se souvient de René Coicou comme d’un frère.
Porteur de mauvaise nouvelle
Malgré le combat acharné du maire Coicou pour sauver sa ville minière menacée de fermeture lorsque la crise du fer frappe la province, la compagnie Sidbec-Normine cesse d’exploiter le gisement de Fire Lake en 1984. La ville sera rasée un an plus tard.
Ancienne résidente, Yvette Plourde se souvient du René Coicou comme d’un homme qui a tenu la ville à bout de bras.
« Il a tenté de sauver la ville. »
— Une citation de Yvette Plourde ancienne résidente de la ville de Gagnon
"Il fait partie de l’histoire. Il fait partie du bon, parce que [...] c’était des belles années, mais après, il y a eu la crise du fer en 1978. [...] C’est lui qui a été obligé d’annoncer à tout le monde que la ville allait fermer", raconte Yvette Plourde.